Nous nous battons pour un bio éthique dans les cosmétiques

Depuis les années 1940, le monde a été inondé d’ingrédients et de produits de synthèse de piètre qualité, que ce soient des pesticides, des additifs alimentaires, des détergents ou diverses autres matières plastiques, tous conçus en laboratoire majoritairement à partir de pétrole, matière première non renouvelable. Ce processus de fabrication était ovationné via le slogan de «mieux vivre grâce aux produits chimiques». Il engendrait cependant de nombreuses conséquences négatives involontaires : la pollution de l’air et de l’eau, la détérioration de la structure et de la santé des sols, une alimentation transformée peu saine, et bien sûr aussi le rajout d’ingrédients chimiques dans les cosmétiques, certains étant associés à des problématiques importantes de toxicité avérée.

En réaction à cette évolution, la mouvance bio rejette, depuis quelques décennies déjà, l’utilisation massive d’ingrédients de synthèse et de processus de transformations chimiques dans l’agriculture et dans la production des produits alimentaires. La mouvance bio estime que les méthodes et les ingrédients traditionnellement utilisés dans le passé préservent mieux les sols et améliorent la santé de l’être humain et de l’environnement.

L’intégrité bio dans le domaine des soins corporels signifie qu’un produit bio est formulé avec des ingrédients certifiés bio, selon le cahier des charges du label USDA National Organic Program (NOP), le même label qui certifie également les produits bio alimentaires. Les «authentiques» cosmétiques bio ne contiennent pas de conservateurs de synthèse susceptibles d’irriter la peau. A la place d’huiles hydrogénées ou de composants de synthèse à base de silicone, on utilisera des huiles et des cires végétales naturelles en tant que matières hydratantes et émollientes. Et à la place de bases lavantes (= tensioactifs) de synthèse, qui peuvent aussi en partie provenir de la pétrochimie, on utilisera des formulations de savons naturels pour les savons ou les gel douches.

Dr. Bronner’s s’engage pour un marché, où les consommateurs ne sont pas induits en erreur et amenés à acheter des produits pseudo-naturels, des produits de synthèse qui se font passer pour des produits certifiés bio. Nous avons bien avancé depuis une dizaine d’années : à l’époque un grand nombre de produits de synthèse mettaient en avant des arguments de composants bio, même dans le réseau spécialisé des magasins bio et des coopératives, par exemple.

Aujourd’hui, tous les soins corporels vendus par la chaîne Whole Foods Market ainsi que par les coopératives regroupées sous l’association des National Cooperative Grocers Association (NCGA) doivent être certifiés bio et correspondre aux exigences des labels bio.
Ceci dit, il n’y a toujours pas de législation spécifique qui puisse empêcher qu’un produit cosmétique ou qu’un soin corporel mette en avant l’argument bio de manière inappropriée. Bien que l’USDA soit en train de renforcer les critères pour les produits alimentaires « bio », il n’y a à ce jour pas de réglementation contraignante pour les soins corporels.

Certains fabricants continuent à exploiter la faille en associant le terme «bio» à leur marque pour que les consommateurs se focalisent sur le faible contenu de composants bio - même si ces produits sont certifiés au niveau le plus bas ou qu’ils ne contiennent pas parfois de composants pouvant réellement être considérés comme «bio».


Un bref récapitulatif de l’engagement, du combat :


Le programme USDA National Organic Program (NOP) a été créé pour restreindre l’utilisation du terme «bio» essentiellement aux produits certifiés bio. La certification est gérée par des organismes publics, des ONG et des agences privées reconnues par le Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis, le Department of Agriculture (USDA). Les contrevenants qui mettent en avant l’argument «bio», sans que les produits concernés soient pour autant certifiés, peuvent être poursuivis. Les fabricants de cosmétiques peuvent donc volontairement faire certifier leurs produits avec le programme, mais ce qui est déroutant, c’est que, en dehors de ce service, le USDA ne vérifie ou ne contrôle pas les allégations « bio » des produits cosmétiques.

2003 :

Dr. Bronner’s commence à identifier ou à développer des filières bio pour toutes ses matières premières et fait certifier ses produits «classiques» : le savon liquide et les pains de savons, avec le label bio USDA NOP.

2004 :

Dr. Bronner’s fait certifier et lance sur le marché la gamme des laits corps et baumes à lèvres certifiés bio USDA, qui contiennent plus de 95 % d’ingrédients bio et qui correspondent aux critères exigeants du label USDA NOP - le même label qui est utilisé pour les produits alimentaires bio.

2005 :

Comme suite à des démarches de lobbying importantes de la part des marques qui trichent avec les allégations bio, l’USDA essaye brièvement d’interrompre l’utilisation du label USDA Organic pour les produits cosmétiques, même s’ils sont certifiés avec les même critères du cahier des charges que ceux des produits alimentaires.


2005 Avril :

Dr. Bronner’s entame une procédure contre l’USDA sur la base d’un non-respect des procédures légales, étant donné qu’il n’y a pas de réelle différence entre les matières premières bio, comme par exemple l’huile de coco bio, qu’elle soit utilisée dans des laits corporels ou des tartelettes au citron.

2005 Septembre :

La veille du jour où l’USDA est obligé de répondre à la poursuite judiciaire, l’organisme se rétracte et déclare que tous les produits cosmétiques certifiés bio peuvent continuer à utiliser le label bio USDA Organic.

2008 :

Après avoir essayé pendant des années de combattre la vague des allégations bio erronées du secteur des cosmétiques, Dr. Bronner’s engage finalement une procédure pour publicité mensongère contre des marques de greenwashing et leurs produits pseudo-naturels ou bio. La procédure réclame uniquement la somme symbolique de $1.00 de dommages-intérêts, car le but était plutôt de mettre un terme à des pratiques injustes et décevantes.

2010 :

La chaîne de magasins Whole Foods Market, peu de temps après suivie par l’association NCGA (National Cooperative Grocers Association), interviennent là où les autorités ne déterminent pas de critères précis pour la vente des produits bio dans les magasins. Les marques qui souhaitent figurer dans leurs linéaires sont donc obligées soit de faire certifier leurs produits selon le cahier des charges des produits alimentaires du USDA NOP ou celui des produits cosmétiques NSF, ou alors de retirer toute allégation bio de leurs emballages.